Pratique de niche, réservée à des sportifs expérimentés, le foil se démocratise et s’ouvre désormais à un public amateur de nouvelles sensations fortes. Si sa pratique peut s'avérer un peu technique de prime abord, les sensations sont décuplées et inédites lors de la navigation par rapport à d’autres sports de glisse comme le kitesurf, le windsurf ou le catamaran.
Le foil modifie radicalement les sensations de glisse
Le foil est à la base l’aileron qui vient s’adapter soit à la coque d’un bateau (catamaran, dériveur), soit à la planche d’une planche à voile ou d’un kitesurf. Grâce à son aérodynamisme exceptionnel, il permet de se maintenir littéralement dans les airs, au-dessus de la surface de l’eau. Plus un bruit, pas un frottement.
On découvre la glisse à l’état pur et la sensation de voler.
Jusqu’alors confidentielle, cette pratique s’est révélée au grand public à l’occasion de la coupe de l’America en 2013, avec la présentation des fameux AC72.
Depuis, l’engouement est au rendez-vous et les grandes marques rivalisent pour sortir des foils toujours plus performants. Ce ne sont plus seulement les connaisseurs, bricolant leurs matos eux-mêmes dans leur garage, qui le pratiquent. Depuis une dizaine d’années, grâce à l’évolution des techniques et des matériaux, cette innovation sportive se démocratise et séduit des sportifs de tous horizons, avides de nouvelles sensations !
Quels pré-requis techniques avant de débuter le foil ?
Mais comme toute pratique sportive nouvelle, il faut quelques pré-requis pour dompter ce nouvel outil. Comme nous l’avons vu dans l’article 'Quel niveau faut-il avoir pour commencer le foil ?', il faut déjà être à l’aise et autonome sur des supports tels que le stand up paddle (SUP), le surf, le kitesurf, le windsurf ou le catamaran. Le pratiquant doit savoir bien percevoir son environnement, s’assurer des bonnes conditions météo, prendre ses repères par rapport à la zone de navigation.
Au cours d’un stage sur du matériel plus classique, le moniteur évalue la technique, le degré d’autonomie et les manœuvres connues du pratiquant : l’aisance au harnais, la navigation au planning, savoir tirer des bords. Si un élève se révèle particulièrement doué au cours d’un stage de perfectionnement windsurf, kitesurf ou voile, une première approche du foil lui sera proposée. Pour le catamaran, le niveau d’accessibilité est un peu plus bas.
On peut emmener presque tout le monde à bord d’un flying phantom, à partir du moment où on sait se mettre au trapèze en équipier !
Le moniteur se concentre sur la barre, tandis que l’équipier s’occupe de la grand-voile, un poste moins contraignant. Le foil, c’est vraiment l’occasion de tenter une nouvelle expérience de glisse, plus aérienne et originale. En plus, la pratique est encore émergente en France : un bon moyen d’épater ses amis !
Des sensations surprenantes sur un support connu
Comme nous l'avons vu dans notre article 'Quel niveau faut-il avoir pour commencer le foil', il faudra un peu de temps avant de devenir un as de la navigation sur foil. Même si le pratiquant connaît le support, la navigation n’a rien à voir avec les autres sports et demande de la rigueur. Il y a notamment beaucoup de notions nouvelles, de schémas psychomoteurs à changer et plusieurs éléments de sécurité à appréhender lors de l’apprentissage.
Faire appel à un moniteur ou suivre un stage spécialisé en groupe permettra de progresser et se faire plaisir rapidement.
Ses conseils permettront d’acquérir de bonnes bases, d’évoluer sur le plan d’eau en souplesse et d’apprendre à maîtriser ses gestes au pilotage, dans un environnement sécurisé. On découvre alors des sensations surprenantes et nouvelles, sur un support que l’on pensait déjà connaître à fond. C’est là toute la magie du foil. Quel plaisir de relever le challenge !
On touche du doigt ce qui se fait de mieux en logique d’utilisation du matériel.
Des techniques pour progresser plus vite
Le choix des conditions de navigation est bien plus important que ce que l’on pense pour progresser. Certes, avec un foil, on peut naviguer sous très peu de vent. Mais quand on débute, il est préférable de naviguer sous un vent modéré, ni trop fort, ni trop faible, sur un plan d’eau pas trop agité.
Cela permet au pratiquant d’avoir davantage de repères et de maîtriser plus facilement sa voile pour se concentrer sur la planche. Avant de pouvoir faire des allers-retours dignes sur le plan d’eau, il faudra également travailler son équilibre, revoir la qualité des appuis sur les jambes et le positionnement du poids du corps.
Pour dompter un engin à foil, l’agilité, l'équilibre et la souplesse priment sur la force. Le support est en effet très réactif et nécessite un pilotage en finesse, qui fait appel à tous les sens du pratiquant. L’objectif est de gérer la montée et la descente, le tangage et le roulis.
Puis, de travailler en souplesse les transitions mais là, tout dépend de l’agilité du pratiquant. Sachant qu’il n’y a que les champions du monde qui réalisent des transitions parfaites !
Dois-je acheter mon propre matériel pour débuter ?
Comme la pratique n’est pas encore démocratisée, l’équipement de foil reste très onéreux. Le pratiquant expérimenté, passionné, dispose souvent de son propre matériel, sur lequel il va falloir ajuster un aileron : le foil.
C'est un investissement supplémentaire de 1 500 à 2 000 euros qui peut en freiner plus d'un. Une planche de windsurf avec un foil coûte entre 4 000 et 5 000 euros, auquel il faut rajouter ensuite une voile. À cet équipement s'ajoute toute la panoplie sécurité indispensable à la pratique des sports de glisse : combinaison intégrale, chaussons ou bottillons, gilet renforcé contre les impacts, casque.
Dans le cas d’une pratique intensive et locale, il est tout à fait envisageable d’acheter son propre matériel.
Mais avant de vous équiper entièrement, il est fortement recommandé d’effectuer un stage de découverte ou de perfectionnement pour découvrir ces nouvelles sensations. Cela vous permettra de progresser plus rapidement et de voir les bénéfices d’un accompagnement personnalisé avec un moniteur expérimenté.
Où débuter la pratique du foil ?
Les meilleurs spots combinent une zone dégagée et profonde, pour ne pas abîmer le matériel, et un vent modéré force 3-4 et de préférence parallèle à la plage. Les centres équipés de Bombannes en Gironde, Port Camargue dans le Gard, Port Barcarès dans les Pyrénées-Orientales ou Lorient dans le Morbihan sont des spots qui disposent de toutes ces qualités pour aborder le foil dans les meilleures conditions.